Hommage à Geneviève Haag
Posted on juillet 25th, 2022
Geneviève Haag nous a quitté le 5 juillet 2022, dans sa 89 ème année. Elle était psychiatre, ancienne interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine, et psychanalyste. En 1964, elle rejoint l’équipe de L’Institut Médico-Éducatif Marie-Auxiliatrice à Champrosay (Essonne), devient le médecin chef, et y crée, dans les années 80, des dispositifs innovants de soins individuels et groupaux destinés aux enfants atteints de troubles autistiques sévères.
Dans les années 60, elle rejoint l’Institut Claparède à Neuilly sur Seine où elle rencontre James Gammill. Elle établit des contacts avec les psychanalystes anglo-saxons qui s’occupent de personnes autistes, et contribue à diffuser le courant de pensée post-kleinien de FrancesTustin, Esther Bick, Donald Meltzer.
Elle a activement contribué en 1973 à la création du GERPEN, Groupe d’études et de recherches psychanalytiques pour le développement de l’enfant et du nourrisson. Elle devient membre de la SPP (Société psychanalytique de Paris) en 1983.
Elle fonde avec Dominique AMY la CIPPA, Coordination Internationale entre Psychothérapeutes Psychanalystes et membres associés s’occupant de personnes autistes, en 2004.
Elle met au point et publie en 1995, avec une équipe de cliniciens et chercheurs, une Grille de repérage clinique des étapes évolutives de l’autisme infantile traité, parue en 1995.
Elle a très activement participé à la recherche INSERM coordonnée par M et JM Thurin et B Falissard sur l’évaluation des processus de changement associés à la psychothérapie d’enfants et adolescents présentant un TSA.
L’essentiel de ses travaux a été rassemblé aux PUF dans la collection le Fil rouge, sous le titre « Le Moi corporel », en 2018.
Elle est nommée chevalier de la légion d’honneur pour ses contributions cliniques et de recherche à la compréhension et l’accompagnement des troubles autistiques.
Humble, d’une écoute exceptionnelle alliée à sa voix douce et à son regard bienveillant, elle a supervisé et accompagné des générations de cliniciens qui ont découvert la profonde originalité de sa contribution, notamment sur les processus corporels précoces chez les personnes autistes. D’une ouverture rare, intéressée par les apports des neurosciences et des sciences en général, qu’elle a intégrés à ses recherches, elle a toujours favorisé le dialogue
entre les disciplines et regrettait les attaques contre les psychanalystes dans le monde de l’autisme. C’était une grande dame de la psychiatrie et de la psychanalyse.